Les anthropologistes du siècle dernier ont voulu décrire les variétés raciales de la population européenne essentiellement par l'étude de deux caractères métriques : la taille adulte, l'indice céphalique (qui exprime la forme du crâne ou de la tête), et de caractères descriptifs : la pigmentation des yeux et des cheveux. Ils espéraient manier des traits héréditaires, assez stables dans leur distribution géographique et même dans le temps, à l'échelle des siècles et des millénaires d'évolution de l'espèce Homo sapiens.
Il a fallu plus tard reconnaître que ces diverses caractéristiques variaient : la taille, qui d'enquête en enquête, montrait des valeurs moyennes en croissance dans toute l'Europe et même au-delà ; l'indice céphalique, que l'on croyait en lente augmentation (la « brachycéphalisation »), a pris dans de nombreux pays des valeurs décroissantes, cette « débrachycéphalisation » dépendant soit d'une augmentation de la valeur moyenne de la longueur de la tête, soit d'une moindre largeur.